Se réveiller à moitié, plusieurs fois, et plonger à nouveau dans la nuit, remonter des profondeurs du sommeil et s’engloutir à nouveau dans l’apesanteur. Gillian est allongée dans l’eau, celle-ci a un éclat bleuté. Son corps paraît être jaune, mais dès qu’il revient à la surface, il disparaît dans l’obscurité. Toute la lumière vient de cette eau chaude qui clapote sur son ventre, sur ses seins. Huileuse, elle glisse et perle sur sa peau. Gillian a l’impression de se trouver dans un espace fermé, tout est calme, mais en même temps elle sent qu’elle n’est pas seule. Elle est aimée, l’amour la remplit. p.9
Jill était sous la douche, enlevait la saleté de ses pieds, et soudain elle sut qu’elle allait démissionner et s’en aller d’ici. Pas tout de suite, elle n’était pas pressée. Peut-être que Hubert viendrait avec elle pour un nouveau départ ensemble, quelque part, mais sa décision n’avait rien à voir avec celle de Hubert. Le jeu était fini, elle était libre et pouvait aller où elle voulait. p. 203
Peter Stamm
Tous les jours sont des nuits
Christian Bourgois, an 2014