« Michelet m’a fourni une mine, une quantité prodigieuse d’objets sensuels : silex, poisson, cygne, caillou, bouc, camélia, ogive, trou, cœur, flamme, etc. En fait c’est essentiellement ça que j’ai vu et aimé en lui » —, en privilégiant des catégories du sensible (le sec, le lisse, l’âcre et le sopitif, le chaud), il développe une critique thématique et affectif dont Michelet lui-même fournit la matrice. p.278
«Tu vas essayer de me trouver un portait-photographie (photo et non peinture) de Michelet. Il existe, je le sais, je l’ai vu. Tu pourrais trouver ça dans une boutique rue des Ecoles en face de la Sorbonne, une autre rue de Seine, à gauche en allant vers la Seine, dans le tronçon qui va du bd Saint-Germain à la rue de Buci. »
RB Lettre à Robert David, 24 novembre 1945
« J’ai reçu ce matin la belle photographie de Michelet. Mon ami comment te remercier ? […] Elle me désoriente et dérange les improvisations brillantes — mais invérifiables — que j’avais déjà faîtes sur le démoniaque premier portrait. Je n’arrive pas à commencer le second portrait, que je sens pourtant vivement. La Bonté d’un visage est toujours difficile à décrire, je l’ai déjà éprouvé pour toi.» p.280
RB Lettre à Robert David, 14 décembre 1945
Jean Genet a eu vraiment le sentiment en le lisant, « de remonter à la nage non seulement les humeurs et le sang de Michelet mais les humeurs et le sang de l’histoire ». p.283
PS : https://fr.wiktionary.org/wiki/sopitif
Du latin sopitus.
1- Calmant.
Un autre insecte (…) si vous en ôtez la tête qui est un mortel poison, vous offre une crème exquise, dont l’effet doux et sopitif est, disent les Indiens du Brésil, d’endormir l’amour. — (Jules Michelet, L’insecte, 1863)