2 décembre 1909
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Ma chérie, ne sois pas offensée de ce que j’ai écrit. Tu me remercies du beau nom que je t’ai donné. Oui, ma chérie, c’est un joli nom que je t’ai donné. Oui, ma chérie, c’est un joli nom « Ma belle fleur sauvage des haies ! Ma fleur bleu sombre trempée de pluie ! »Tu vois je suis encore un peu poète. Je te donne aussi un charmant livre cadeau : et c’est le cadeau d’un poète à la femme qu’il aime. Mais, à côté et à l’intérieur de cet amour spirituel que j’ai pour toi il y a aussi un désir sauvage et animal pour chaque centimètre de ton corps, pour chaque secret et chaque partie honteuse de ce corps, pour chacune de ses odeurs et chacun de ses actes.
3 décembre 1909
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Ce n’est pas moi qui t’ai touchée le premier il y a longtemps à Ringsend. C’est toi qui a glissé ta main lentement à l’intérieur de mon pantalon et qui as sorti ma chemise et as touché ma bitte de tes longs doigts qui me chatouillaient et qui peu à peu l’as sortie entièrement, toute grosse et raide qu’elle était, dans ta main et m’as branlé lentement jusqu’à ce qu’elle gicle à travers tes doigts, et pendant tout ce temps tu étais penchée sur moi et tu me contemplais de tes calmes yeux de sainte. Ce sont tes lèvres qui ont pour la première fois prononcé un mot obscène. Je me souviens bien de cette nuit au lit à Pola. Une nuit lasse d’être allongée sous un homme tu as déchiré violemment ta chemise de nuit et tu t’es mise sur moi pour me chevaucher nue.
James Joyce
Lettres à Nora