novembre 2024 L M M J V S D « Déc 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 -
Articles récents
Archives
- décembre 2020
- juin 2019
- mai 2019
- avril 2019
- mars 2019
- février 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- novembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- août 2018
- juillet 2018
- juin 2018
- mai 2018
- avril 2018
- mars 2018
- février 2018
- janvier 2018
- décembre 2017
- novembre 2017
- octobre 2017
- septembre 2017
- août 2017
- juillet 2017
- juin 2017
- mai 2017
- avril 2017
- mars 2017
- février 2017
- janvier 2017
- décembre 2016
- novembre 2016
- octobre 2016
- septembre 2016
- août 2016
- juillet 2016
- juin 2016
- mai 2016
- avril 2016
- mars 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- juin 2015
- mai 2015
- avril 2015
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- septembre 2014
- août 2014
- juillet 2014
- juin 2014
- mai 2014
- avril 2014
- mars 2014
- février 2014
- janvier 2014
- décembre 2013
- novembre 2013
- octobre 2013
- septembre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- mai 2013
- avril 2013
- mars 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juillet 2011
- juillet 2010
- juillet 2009
- juillet 2008
Catégories
Liens
Délasser
– Elle va dormir un peu, expliqua le commissaire au Nouveau. Elle est la seule de la Brigade à savoir faire cela, à s’endormir debout. Elle nous a expliqué un jour la manière de faire, et out le monde s’y est mis. Mercadet a presque réussi. Mais à l’instant où il s’endormait, il est tombé.
– Cela me paraît normal, chuchota Veyrenc. Elle ne tombe pas ?
– Justement non. Et allez constater, elle dort vraiment. Vous pouvez parler à voix haute. Rien ne la réveille, si elle en a décidé ainsi.
– C’est une question de conversion, expliqua Danglard. Elle convertit son énergie en ce qu’elle veut.
– Ce qui ne nous donne pas la clef du système, ajouta Adamsberg.
– Si cela se trouve, ils ont tout simplement pissé dessus, suggéra Justin, qui s’était assis aux côtés du commissaire.
– Sur Retancourt ?
– Sur la tombe, merde.
– C’est beaucoup de travail et beaucoup d’argent, juste pour pisser.
– Oui, pardon. Je parlais au hasard, pour me délasser.
– Je ne vous le reproche pas, Voisenet.
– Justin, corrigea Justin.
– Je ne vous le reproche pas ? Justin.
– Cela ne me délasse pas beaucoup, d’ailleurs.
– Il n’y a que deux choses qui délassent vraiment. Rire, ou faire l’amour. Nous ne sommes en train de faire ni l’un ni l’autre.
p. 121-122
Fred Vargas
Dans les bois sombres
Editions Viviane Hamy, an 2006
Publié dans Lecture
Laisser un commentaire
Camarade ?
Sa dernière rupture — la cinquième ou la septième, il ne savait pas au juste — avait déclenché une catastrophe imprévisible : Camille était devenue désespérément camarade. Distraite, souriante, affectueuse et familière, en bref et en un mot tragique, camarade. Et cet état neuf déconcertait Adamsberg, qui cherchait à déceler la feinte, à déloger le sentiment battant sous le masque du naturel, tel le crabe sous son rocher. Mais Camille semblait bel et bien se promener au loin, délivrée des anciennes tensions. Et, se répéta-t-il en la saluant d’un baiser courtois, tenter d’entraîner une camarade épuisée vers un regain d’amour relevait de l’impossible épreuve. p.63-64
Fred Vargas
Dans les bois éternels
Editions Viviane Hamy an 2006
Publié dans Lecture
Laisser un commentaire
Princesse (Régression)
Publié dans à la fin, Coïncidence
Laisser un commentaire
Cygne et courant suite
oooJ’avais mis des baskets à la semelle si fine que je pouvais sentir la peau des pierres et des planches, leur chaleur, leur douceur, leurs aspérités et le son qu’elles rendaient.
oooJe redécouvrais ma marche. Je réapprenais à marcher sans toi.
oooIl y avait quelque chose qui n’allait pas. Le paysage était puissant, plein de feuillages et de reflets, mais quelque chose manquait, que je pensais être toi, ton corps, ton regard, ton silence, ta main où j’aurais pu glisser la mienne, l’autre, celle qui ne tenait pas mon petit garçon, ta démarche aussi instable que le chenal.
oooPourtant, non, ce n’étais pas toi qui manquais au paysage, mais les oiseaux. Dans cette minuscule et si belle zone humide qu’elle aurait pu faire une carte postale, trop belle sans doute, trop lisse, il n’y avait aucun son d’oiseau, ni canards, ni cygnes, pas même des oies, des aigrettes craintives, aucun bruit sauf celui de l’eau et nos pas dans la boue.
oooVers la rivière les bruits des oiseaux existaient bien pourtant. Il y avait de l’ombre et du courant, des rochers, des poissons et des canards qui se grattaient en faisant clac-clac. Il y avait même un pont en fer qui faisait clac-clac plus fort que les canards quand les voitures passaient dessus. Mais en amont, rien, juste mon fils et moi dans le silence des lacs.
oooAvec cette absence, ce silence d’oiseaux, très fort, très visible maintenant que je l’avais identifié, reconnu, avec lui je me suis souvenue de cette lettre dans laquelle je t’expliquais comment nous fabriquions un lac en dressant des canards sauvages à déposer l’eau glacée tenue dans leurs palmes au creux de la vallée, notre vallée, cette vallée verte que tu aimes tant et que j’ai cru un moment être devenue.
oooL’absence d’oiseaux d’eau, leur silence, m’a aidée à comprendre. Tu n’es pas là, tu n’as jamais été là, et si je me promène, même avec mon petit garçon, le paysage n’existe pas, il est faux. Un lac, deux lacs même, une étendue d’eau sans bruits d’oiseaux, sans canards, sans clac-clac, sans frottements d’ailes, sans ébrouements de plumes, ça n’existe pas. C’est juste une carte postale, juste un décor de livre. p.295-297
Emmanuelle Pagano
L’absence d’oiseaux d’eau
P.O.L an 2010
Publié dans Lecture
Laisser un commentaire
La chose se communique d’une manière ou d’une autre
oooElle trouvait intéressant de penser qu’il vivait dans des réalités superposées.
oooBeaucoup de choses sont intéressantes, idiote, mais bien loin d’être vraies.
oooElle se rappela qu’il fallait des piles pour le magnétophone.
oooElle aimait penser. Qu’aimait-elle penser ?
Elle passait une journée morose et voulait que ce soit la faute du brouillard.
oooPeut-être qu’il tombe, qu’il dérape, si c’est un mot utile, de son expérience d’un monde objectif, la description la plus profonde de l’espace-temps, où il ne perçoit pas le sens d’une direction — qu’il dérape dans son expérience à elle, l’expérience de chacun, l’insouciante et banale chronologie sans nuages des événements.
oooSuis-je le premier humain à détourner un extraterrestre ?
oooLe brouillard sombre avançait telle une masse d’airain sur l’eau mais ensuite il se déforma en touchant terre, engloutissant tout dans une bouillasse amibienne.
oooS’il n’est d’autre ordre séquentiel que celui que nous engendrons pour être en sécurité dans le monde, alors il est peut-être possible de, quoi, de passer d’un état sans nom à un autre, sauf que manifestement ça ne l’est pas.
oooElle se souvint qu’il lui fallait des piles. Elle s’enjoignit rappelle-toi.
oooC’était le genre de journée où tu oublies les mots et tu laisses tomber des choses et tu te demandes ce qu c’est que tu es venue chercher dans la pièce parce que tu es là pour une raison et il faut te répéter que c’est juste une question de tôt ou tard avant de te rappeler parce que tu te rappelles toujours une fois que tu es là.
oooLa chose se communique d’une manière ou d’une autre. p.84-85
Don Delillo
Body art
Actes Sud an 2001
Publié dans Lecture
Laisser un commentaire