du point de vue de celui qui est aveuglé

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William Turner
Regulus, 1828-1837

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Voir au travers

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William Turner
Light and Colour (Goethe’s Theory) – The Morning after the Deluge – Moses Writing the Book of Genesis – 1843

 

 

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le train longe le Baïkal et

baikal
Le lac est tour à tour la mer intérieure et le ciel inversé, le gouffre et le sanctuaire, l’abysse et la pureté, le tabernacle et le diamant, il est l’œil bleu de la Terre, la beauté du monde, et bientôt, basculant à l’unisson des autres passagers, Hélène photographie elle aussi le lac avec son téléphone, image qu’elle envoie aussitôt à Anton, le train longe le Baïkal et je suis bien à la fenêtre côté couloir, je pense à toi. p.90
Maylis de Kerangal
Tangente vers l’est
Verticales an 2012

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Scène coupée

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Börek

borek
Plusieurs années après la mort de mon père, une langue aux sonorités nouvelles est entrée dans notre maison. L’arménien subissait des variations musicales selon que les exilés le parlaient, lors de repas interminables, assis sur des tapis de Perse qui avaient voyagé avec eux, ou bien jouaient, au son d’instruments étranges, des airs évoquant, à mes oreilles ignorantes, des chansons russes.
Pendant la guerre du Liban, un groupe d’Arméniens fuyant Beyrouth rejoignit la maison d’Arcueil et sa communauté d’exilés musiciens, où j’accompagnais ma mère en fin de semaine. Parmi les jeunes noctambules qui prolongeaient des fêtes défuntes (les années 1970, immortalisées par Pierre Clémenti dans les films de Philippe Garrel), deux adolescentes graves se rencontrèrent.
Suzy avait fui les bombardements. Avant de retrouver sa famille américaine, elle fit escale quelques mois du côté de la Porte d’Orléans, accompagnant son frère dans les fêtes de la rue Clavel, confectionnant des plats, dont elle m’apprenait le nom. Aujourd’hui que l’hôtel particulier proche des Buttes-Chaumont, avec son escalier et son parc, a disparu derrière des façades anonymes, ma mémoire a effacé les vestiges de la langue arménienne que mon amie Suzy m’enseigna.
Lorsque je pense à elle (il m’est impossible d’imaginer sa vie dans une métropole américaine), je revois le concours des plats auxquels les exilés se livraient, le dimanche, dans le jardin d’Arcueil où vivait la communauté. Chacun – et ma mère, seule Corse – présentait fièrement sa spécialité, qui se distinguait par son odeur et son nom.
La langue arménienne m’apparaissait chargée d’odeurs, plus sucrées, moins sauvages que celle de ma mère, avec laquelle elle partageait une douleur incommunicable, mais aussi la forme d’un jeu où une troupe d’enfants fait rouler les voyelles, en guise de cailloux. p.71
Hélène Frappat
N’oublie pas de respirer
Actes Sud an 2014

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Par cœur

George Steiner

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Au microscope

larme
Larmes du souvenir

larmefinre
Larmes de fin et de commencement

larmeexaltation
Larmes d’exaltation

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Rencontre/Leçon/Souvenir

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Se souvenir dans le TER au retour.
J’ai hésité.
Siège pour deux ou pour quatre ?
Etre seule ou face à un autre ?
Pas envie de promiscuité.
Mais le train était vide.
J’ai opté pour plus d’espace.
Un homme est arrivé et s’est assis en face de moi.
Je me suis dit zut.
Très vite j’ai compris qu’il voulait parler.
Aucune envie.
J’ai « commencé » à l’écouter par politesse.
Il m’a très vite touchée.
Il est resté tout le trajet accroché à sa petite valise sur ses genoux.
Il fait ce même trajet depuis 30 ans mais à chaque arrêt il était inquiet.
Tous les we il a besoin de voir la mer.
On a commencé par rire.
Il m’a parlé du sens de l’humour.
Comment lui libanais il aimait ce sens qui n’existe pas chez lui.
Il m’a parlé de la mémoire olfactive.
Après « Proust » très troublant.
Et puis l’expérience de la peur
Et puis les bombes
Et puis les morts qu’il faut enterrer
Et puis l’empêchement de faire son métier qu’il aimait
la psychiatrie pour enfant.
Et puis comment malgré tout prendre la vie avec le sourire.
Profiter de toutes les expériences heureuses, les rencontres, même pour deux heures, savoir les vivre.
« Ce sont ces souvenirs qui nous construisent. »
Et puis il m’a raconté son adolescence au Liban, ses amis arméniens.
Les yeux, le regard qui dit beaucoup.
« Il fallait se dire avec les yeux, car cela devait rester discret, surtout pour les filles. »
Et puis, le goût du pastourma, du soudjouk.
La mer après l’école.
Tout était très précis.
Et puis, je crois, mon sourire lui a rappelé.
Il a pleuré.
J’ai été très émue.
Mais il m’a remerciée,
« Rire ça fait du bien mais les larmes aussi » m’a-t-il dit.
J’ai aimé l’écouter, prendre ce temps avec lui.
Je pense qu’il n’a pas mesuré à quel point cela m’a fait du bien aussi.
Tombé du ciel.
Un vrai cadeau.
J’ai reçu.
J’ai pris.
Un souvenir.

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à suivre

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Des corps

noce

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Décor

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Il leur a semblé que c’était mon bureau le plus photogénique.

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Lumière du jour

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Dans mon bureau j’ai trouvé.
Très touchée.
J’aime les roses.
Le privilège d’être une fille.
Merci les garçons.

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Correspondances en mouvement

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Carlotta’s way
Laurent Fiévet
A point pour une belle veille de Toussaint.
Soleil.

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Rose(s)

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Saisons square du temple suite

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Automne
Je m’en suis souvenue.

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