Revoir.
Déjà vu.
Il n’y a pas longtemps.
Un samedi 23 mars à Grande Plage.
Je me souvenais bien de ce léger ralenti, des jeunes filles marchant, flottant sur des rochers.
Du bleu du ciel.
Du rouge des robes.
Des pieds qui marchent, qui dansent.
Je me souviens bien.
« Tutuguri – Tarahumaras a été tourné l’été 1979. Il répète le rite du Tutuguri que Tranquilino, le saweame a chanté et dansé six fois, dans un temps bref, rigoureusement précis (1 minute 45 secondes). »
« Paroles secrètes dont seules émergent les voyelles, la danse construit un espace sacré entre les quatre points cardinaux d’une croix, signe noir et païen. Rite solaire et natif, antérieur à la conquête espagnole.
Le montage, ici, construit d’un seul plan les deux pôles du temps réel et d’un espace-temps dilaté, à partir d’un double matériau : Tutuguri et Carreras (courses d’hommes, dites «de bola», et de femmes, dites «de aro» spécifiques au peuple Tarahumara, que l’étymologie déclare « au pied qui court ». »